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De la révolution à nos jours

Château de Rousson

La dernière descendante directe de la famille d'Agulhac fut Blanche de Lédenon. Son fantôme hante encore parfois le château. Elle avait été déshéritée par ses parents et enfermée successivement dans de nombreux couvents pour l'empêcher d'épouser l'homme qu'elle aimait. Avec une énergie qui força l'admiration de ses contemporains, elle tint tête à l'autorité paternelle. Après d'interminables procès et une vie épuisante de conflits, elle finit par gagner son ultime procès et put épouser le bel officier qu'elle aimait : le capitaine François de Vedel. Mais sa santé avait été ébranlée par ses longs séjours dans les cellules ou les cachots et elle ne put profiter de Rousson que pendant trois ans, avec son mari. Elle mourut en 1785, quelques années avant la Révolution, laissant dans la mémoire du pays la trace de ce que l'ancien régime pouvait avoir de cruel à l'égard des femmes. C'est sans doute ce qui donna corps à la légende dans laquelle on raconte que son fantôme, "la Dame Blanche" vient hanter la tour du nord.

Blanche n'ayant pas eu d'enfant, le château devint la propriété de son mari. Celui-ci se remaria et mourut très peu de temps après.
Il est amusant de noter que sa seconde femme épousa en seconde noce un officier du nom de Duclaux de Farelle, famille alliée aux d'Agulhac, et qu'il eut comme officier d'ordonnance, au début des guerres de l'Empire, un certain Bernadotte qui devint maréchal de France puis roi de Suède.
De son trône de Suède, Bernadotte continua à commander ses bas de soie dans notre région réputée pour la qualité des soies de ses magnaneries. Les épreuves de la pauvre baronne et le souvenir que l’on en gardait dans le pays l’avaient posée en victime de l’ancien régime ce qui explique, sans doute en partie, que la Révolution française épargna le château en 1792. Seules quelques balles tirées par les Marseillais trouèrent la porte d’entrée et ils détruisirent aussi les armoiries au dessus. Un tonneau de vin ouvert à propos calma rapidement l’ardeur destructrice de ces révolutionnaires.

De successions en successions cette demeure est depuis son origine occupée par une descendance familiale ce qui lui donne un caractère authentique. Aujourd'hui propriété de la famille Bary - Cabissole, il est ouvert à la visite.